- Eugène Marsan, extrait de « Le béret », Le Gaulois, 23 août 1919, p. 4 :
Est-ce que le béret n’est pas en train de devenir une sorte de coiffure nationale ? Nous n’en avions pas eu depuis plus d’un siècle. Pas plus que nos chapeaux civils, tous importés d’Angleterre, le képi n’était d’origine française. Nous le tenions, comme le shako, de l’orient de l’Europe. Depuis que nous avons abandonné le tricorne et l’habit à la française, nous n’avons pas cessé d’imiter Pierre et Paul… Vive le béret !
Lorsqu’il vint de Gascogne a Paris, en passant par Meung, si vous vous en souvenez, d’Artagnan en avait un, orné d’une plume de héron. Avant la guerre, le bon poète Fagus, dont un récent Gaulois littéraire a publié deux bien jolis poèmes, s’ornait volontiers le chef d’un béret — alpin, c’est-à-dire grand. Et quelques privilégiés détiennent un portrait du seigneur Toulet où le béret — mais basque, c’est-à-dire petit — achève et parfait un visage à la Clouet. Mais Toulet, mais Fagus, à des titre divers, ont souvent fait figure d’originaux. Et, à présent, c’est une vogue. Il n’y a pas un adolescent en France qui veuille d’une autre coiffure.