1872 – Naissance, à Bruxelles, rue des Moineaux, le 22 janvier à 11 heures du matin, de Georges Eugène FAILLET, fils d’Eugène FAILLET et Adeline CHALAIN. Témoins de sa naissance : Ernest Vaughan et Jean-Baptiste Clément.
Ses parents, communards condamnés par contumace à la détention perpétuelle, avaient dû s’exiler en Belgique.
1879 – Écrit ses premiers vers.
1880 – Son père est autorisé à rentrer en France et commence une carrière politique. Conseiller municipal du quartier de l’Hôpital Saint-Louis, il participera à la fondation du Parti Socialiste.
Fagus suit les cours de l’école laïque. Insolent à l’école, se dit « libre-penseur ». Bonnes études primaires.
1885 – En qualité d’enfant des bataillons scolaires, assiste aux obsèques de Victor Hugo.
1888 – Sorti de l’école primaire supérieure Colbert le 10 août, il entre le 21, comme petit commis, à la Compagnie d’Assurances contre les accidents de voitures L’Urbaine-et-la-Seine.
1892 – Publication de son premier article, « Les Protestants de la Musique », dans La Plume : il y éreinte les wagnéromanes.
Période vouée surtout aux concerts et aux théâtres musicaux. Passionné de musique et particulièrement de Beethoven, Wagner, Berlioz ; fréquente les concerts. Encore plus passionné par Shakespeare.
Il est l’un des nègres de Willy, collaborant à quelques Lettres de l’Ouvreuse.
Incorporé pour le service militaire qu’il accomplit à Lunéville, dans les chasseurs à pied. Plusieurs de ses poèmes d’alors, évoquant la Lorraine, se trouveront dans ses futurs recueils.
1897 – Mariage, le 26 janvier, avec Marie Denise Mathieu, institutrice libre. L’un de ses témoins est François Pillon, philosophe et fondateur de la revue L’Année philosophique.
1898 – Présente ses manuscrits au Mercure de France ; reçu par Van Bever et Léautaud, qui le dissuadent.
Édite à ses frais ses deux premiers volumes, Testament de sa vie première et Colloque sentimental entre Emile Zola et Fagus.
Fréquente L’Aurore (dir. Ernest Vaughan) où il a pu voir passer Mirbeau, Jaurès, Gohier, Clémenceau, Zola, Reinach… Il collabore brièvement au journal.
Prend la direction artistique et littéraire de la Revue des Beaux-Arts et des Lettres.
En octobre, naissance de son premier fils Félicien.
1899 – En mars, début de sa collaboration à la Revue Blanche, où il est chargé de la « Petite Gazette d’Art » puis de la chronique des livres, en compagnie, notamment, d’Alfred Jarry, avec lequel il lie une amitié.
Devient fonctionnaire à la Préfecture de la Seine, employé à la mairie de Paris, au bureau des déclarations de naissance.
1900 – Participe à l’élaboration du Calendrier du Père Ubu pour l’année 1901.
En novembre, naissance de son second fils, Georges.
1901 – Reprend sa collaboration à La Plume avec une chronique, « Le Parloir aux Images », puis avec des articles critiques sur l’art et la littérature.
Parution du premier article français sur Pablo Picasso, signé Fagus.
1902 – Commence à collaborer à la revue L’Occident.
1903 – Publication de son troisième livre, Ixion, aux éditions de La Plume, auquel Jarry consacre un article élogieux.
Participe aux Soirées de La Plume, au caveau du Soleil d’Or, où il lit ses poèmes. C’est là qu’il rencontre Guillaume Apollinaire.
C’est à cette époque qu’il se convertit au catholicisme.
1905-1906 – Fait la critique des revues dans la Revue de Champagne. Collabore au Pays lorrain et au Beffroi. A L’Occident, en plus de compte-rendus de livres, il participe à la série, dédiée aux provinces françaises, « La Terre occidentale », avec des études sur le bocage normand et l’Île-de-France.
1906 – Publication de Jeunes Fleurs.
1908 – Publication d’Aphorismes, chez Sansot.
1909-1910 – Devenu nationaliste et royaliste, il se passionne pour l’histoire. Deux longues études parues en feuilleton dans L’Occident donnent lieu à un tirage à part : Discours sur les Préjugés ennemis de l’Histoire de France et Politique de l’Histoire de France. Il abreuve aussi de ses connaissances historiques L’Intermédiaire des chercheurs et des curieux et La Chronique médicale.
Se rapproche de l’Action Française.
Son fils Georges tombe gravement malade.
C’est à cette époque que Paul Léautaud remarque son alcoolisme.
1913 – Après avoir longtemps habité Belleville, Fagus et sa famille s’installe en banlieue parisienne, à Verrières-le-Buisson.
Francis Carco en fait l’un des « poètes fantaisistes ».
Début de son amitié avec Paul Léautaud, qui commence par l’adoption d’un chien.
Écrit des chroniques de poèmes en prose, où il se révèle un grand arpenteur des rues, profondément parisien : « Éphémérides », pour la Revue Critique des Idées et des Livres, et « Paysages parisiens », pour le Mercure de France.
1914-1918 – Plusieurs de ses livres, qui ne paraîtront que dans les années 1920, sont prêts, au début de 1914, mais ne trouvent pas d’éditeurs : La Danse macabre, annoncée à paraître depuis 1910, Frère Tranquille, dont des fragments paraissent depuis 1901 et La Guirlande à l’Épousée,qui vient d’être achevée.
A la déclaration de guerre, il est affecté dans l’armée territoriale, comme garde de voies ferrées à La Plaine Saint-Denis. Il demande à être envoyé au front, ce qui est en partie accepté en février 1916 pour des travaux de bûcheronnage à l’arrière-front. Il est plusieurs démobilisé et remobilisé.
1918 – Frère Tranquille est publié par la Revue de Hollande mais le tirage à part n’est pas diffusé.
Son fils Georges meurt une semaine après l’Armistice.
1919 – Retour de la guerre avec les pieds gelés, qui le feront encore souffrir dix ans plus tard.
Fin novembre, son épouse meurt.
Se retrouve seul à Verrières-le-Buisson. Il ne lui reste plus qu’un fils, Félicien Faillet, qu’il voit peu et qui deviendra bientôt secrétaire de rédaction de L’Illustration.
1920 – Publication de La Danse macabre, par Edgar Malfère qui va permettre à Fagus, en publiant ses autres livres achevés, d’accéder à une certaine renommée.
Reprend sa chronique « Éphémérides » à la Revue Critique des Idées et des Livres.
1921 – Publication de La Guirlande à l’Épousée.
Début d’une nouvelle chronique aux Marges, « Nez au vent et pas perdus ».
1922 – Publication de Frère Tranquille.
Début de sa longue collaboration au Divan.
1923 – Publication d’Essai sur Shakespeare.
1925 – Publication des Éphémères.
La revue Le Divan, qui est devenu pour lui une véritable famille, lui consacre un numéro spécial.
1926 – Publication de Clavecin.
Publication de Pas perdus.
1927 – Début d’une nouvelle chronique aux Marges, « Quiquengrogne ».
1928 – Publication des Lettres à Paul Léautaud.
1929 – Publication de sa traduction de la Chanson de Roland.
1930 – Publication de sa traduction des Églogues de Virgile.
Publication de sa pièce de théâtre Le Mystère royal de Philippe-Auguste.
1932 – Publication de Frère Tranquille à Elseneur.
1933 – Le 9 novembre 1933 au soir, Fagus est renversé par un camion, en bas de chez lui, rue Visconti. Emmené à l’Hôpital de la Charité, il y meurt dans la soirée.