Clovis Arel, « Portraits contemporains »

  • Clovis Arel, extrait de « Portraits contemporains », L’Homme libre, 13 novembre 1934, p. 2 :

Il faut enfin et surtout signaler le Fagus, de Lucy Humbert. Ce n’est pas à proprement parler une révélation.
Plusieurs expositions avaient déjà mis en lumière les dons étonnants d’un peintre qui va du paysage au portrait et de l’académie pure à l’allégorie sans être inférieur jamais dans aucun genre. Mais je crois bien que c’est toutefois dans le portrait que Lucy Humbert peut affirmer le mieux sa jeune maîtrise. Il me souvient d’une image de M. Robert de Verneuil d’une psychologie vraiment parlante. L’œil clair et le front haut M. Robert de Verneuil semblait régner, autoritaire et bienveillant tout ensemble, sur les châtaigneraies de La Souterraine et les prairies des Grands Chézeaux. Tout aussi évocateur est le Fagus de la Galerie de Paris. La barbe qui s’achève sur une note verte évoque déjà le poète d’où ruissellent le rythme, l’amour et la vie ; et la solide ordonnance du dessin annonce l’équilibre chez le créateur de beauté. Accord heureux et rare entre le modèle et l’artiste ! Lucy Humbert a rendu sensible aux yeux un poète.
C’est là presque un miracle.

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