- Octave Charpentier, « Mort de Jehan Rictus et de Fagus » in Poésie n°11, novembre 1933, p. 220 :
À peine venait-on d’apprendre la mort de Jehan Rictus que le poète Fagus se faisait écraser par un camion dans cette petite rue Visconti qui évoque les souvenirs de la Clairon, de Racine et de Balzac et que Fagus devait aimer pour son charme désuet.
Jehan Rictus était célèbre par ses Soliloques du pauvre et les Cantilènes du malheur qui vous prennent aux entrailles. Il sut être grand poète, dans son verbe argotique. C’est un poète que nous ferons connaître un jour prochain dans Poésie.
Fagus est un grand poète. Curieuse coïncidence, Jacques Bergeal vous le présenta dans le dernier cahier de Poésie, qui sortit le jour même de sa mort. J’ai personnellement connu Fagus à ses débuts, lors de la publication de son Colloque sentimental avec Zola.
Jehan Rictus et Fagus sont entrés dans la glorieuse phalange de ceux dont nous ne devons pas perdre le souvenir : l’un et l’autre sont morts pauvres.