[anonyme], « Rictus Fagus »

  • [anonyme], « Rictus Fagus », Paris-soir, 12 novembre 1933, p. 2 :

Les temps sont durs pour les poètes !
Jehan Rictus, qui vivait seulement des secours que lui procurait la Société des Gens de Lettres et des « cachets » qu’elle lui faisait toucher de temps à autre, grâce à des conférences et à des auditions radiophoniques, est mort avec seulement quelques francs, dans son petit logis de la rue Camille-Tahan.
Fagus aussi meurt pauvre, très pauvre.
On peut dire que l’auteur des Soliloques du Pauvre et celui de la Danse macabre étaient frères par l’inspiration : une commune pitié les penchait sur les pauvres, les déshérités, les malchanceux, les traînards du ruisseau et les fleurs du bitume… Tous deux, écœurés par la désolante justice humaine, n’avaient foi qu’en celle de l’au-delà. Tous deux étaient chrétiens. Leurs noms rimaient.

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