Le Veilleur, « Pont des Arts »

  • Le Veilleur, « Pont des Arts », Excelsior, 11 novembre 1933, p. 2 :

Un poète d’un talent très original et reconnu de tous dans le monde, Fagus, vient de périr tragiquement. Renversé près de chez lui, rue Visconti, par un camion automobile, il fut transporté à l’hôpital de la Charité, où il ne tarda pas à rendre le dernier soupir. Il était né le 22 janvier 1872, à Bruxelles, où son père, Georges Faillet, qui devint plus tard conseiller municipal socialiste de Paris, avait dû se réfugier après la Commune. Il était le père de Félicien Faillet, secrétaire de la rédaction de l’Illustration.

LE POÈTE FAGUS (Phot. H. Manuel.)

On a dit de Fagus qu’il était un homme du moyen âge. Rien de plus vrai. Son œuvre a le charme prenant et la courageuse franchise de nos vieilles chansons de geste. Tous ses recueils de poèmes, Jeunes fleurs, Ixion, le Massacre des innocents, la Danse macabre, Frère Tranquille, la Guirlande à l’épousée, attestent chez lui la religion de la pitié, de la fraternité humaine. Il n’en était pas moins résolument antidémocrate au sens politique du mot et se proclamait royaliste, exprimant sa foi et ses idées en une langue populaire, savoureuse et drue, dont les lettrés se délectaient et se délecteront toujours.

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