- Horatio, « Fagus et Faguet », Comœdia, 10 novembre 1933, p. 1 :
Félicien Fagus, qui vient de mourir, avait naguère une bête noire : le critique Émile Faguet. Il relevait dans ses articles chaque « bévue », selon lui, de l’académicien… Ce dernier en riait d’ailleurs.
Mais, tournant son ire contre Jules Claretie, il l’avait un jour qualifié de « pauvre bougre ».
Et cela lui valut une lettre protestataire de quatre pages sur du papier à en tête de l’administrateur général de la Comédie-Française.
Pour faire enrager Fagus, un autre disparu, Mécislas Goldberg, dont le bâtard devait mourir sur l’échafaud, promenait dans sa poche une lettre de gratitude et très flatteuse de Jules Claretie.
Félicien Fagus ne voulut jamais faire de concessions au grand public. Comme en présence de Jean Moréas on lui reprochait un jour sa négligence vestimentaire :
— Oui, dit l’auteur du Pèlerin passionné, en laissant choir son monocle, mais rassurez-vous, Fagus lave son âme tous les matins.