François Peyrey, « La retraite du commis »

  • François Peyrey, « La retraite du commis », L’Écho d’Alger, 12 février 1932, p. 3 :

Le poète a doublé le cap redoutable de la soixantaine !… On vient de liquider la pension de retraite de Fagus, l’auteur curieux d’ « Ixion », de la « Danse macabre » et de nouvelles d’originale saveur. Il est l’un des très rares amis de Maurice Boissard (Paul Léautaud).
Le 1er septembre 1898, Fagus était entré aux bureaux de l’Hôtel de Ville, en qualité de commis. Il en est sorti trente-trois ans et demi plus tard, le 1er février dernier, commis encore… Et dire que tant de fonctionnaires se plaignent de leur avancement laborieux !
Poète catholique, de foi profonde, Fagus a placé son œuvre sous la devise dominicaine : « Stat Crux dum volvitur orbis ». Il est également résigné à la retraite définitive :

D’avance et sans regret j’adresse à toutes choses
L’adieu du naufragé qui sombre sans effort.
Coule, radeau d’un jour ; tombez, senteur des roses,
Mourez, mon bloc charnel qui déjà sent la mort.

Cette foi n’exclut pas une vive sensualité. J’ai sous les yeux l’un de ses poèmes, inspiré par une nuit de lune : « Concile des chats ». Malheureusement une pudeur, exagérée je l’avoue, m’interdit de reproduire ces strophes.

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