[anonyme], « Frère tranquille »

  • [anonyme], « Frère tranquille » in L’Œil de Paris, février 1929, p. 8  :

Tous les matins, vers dix heures, et aussi toutes les après-midi, vers cinq heures, on voit sortir, d’un bar voisin de la rue de Rivoli, un petit homme au visage rougeaud, embroussaillé d’une barbe poivre et sel, qui s’en va, le regard flou et la démarche mal assurée. C’est le poète Fagus, l’auteur de Frère Tranquille et d’une vingtaine d’autres recueils de vers, qui vient de refaire son plein de Vouvray et regagne l’administration, maternelle aux hommes de lettres, où il est employé.
À petits pas, il va, s’arrêtant parfois devant un réverbère pour lui réciter un de ces poèmes diffus dont il a le secret, et où l’on trouve quelquefois un bon vers.
Un coup de blanc jamais n’abolira le hasard, comme eût dit Mallarmé.

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